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Faciliteur de gestion pour entrepreneures et entrepreneurs en micro-entreprise et en TPE & PME

Mesures sur la compétitivité : le "oui, mais" des chefs d'entreprise

Alerte GIFEncore plus d'incertitude pour les entrepreneurs !

Malgré leur aspect officiel,bien qu'elle émane du gouvernement, qu'en est-il de la rélalité (qu'elles soient bénéfiques ou non) de la mise en application de ces mesures. Quand bien même elles seraient adoptées par l'Assemblée Nationale, quand bien même les décrets d'application seraient publiées, que deviendront-elles après le mois de Mai ?

L'équipe de Gestion Efficiente

 


 

 

Après le paquet fiscal, le paquet compétitivité. Nicolas Sarkozy a annoncé, dimanche 29 janvier, un train de mesures censées améliorer la compétitivité des entreprises. L'Entreprise a interrogé les premiers concernés, à savoir les dirigeants eux-mêmes, pour savoir si ces annonces leur paraissent efficaces et pertinentes. Résultat : un enthousiasme commun, parfois teinté de réserves.

 

 

1. Exonération des cotisations patronales " familiales " entre 1,6 et 2,1 Smic

 

Sur ce point, c'est l'unanimité qui prévaut. Sans surprise, la CGPME applaudit, jugeant la mesure favorable pour l'emploi et la croissance. De plus, elle " aura également pour conséquence de sortir de l'effet " trappe à bas salaires " parfois reproché aux allégements Fillon s'appliquant sur les salaires jusqu'à 1,6 Smic. " Pour Sandra Legrand, fondatrice du groupe Kalidea (200 salariés), " tout ce qui permet un allégement du coût du travail ne peut être perçu que positivement ". Elle y voit un dispositif susceptible d'inciter au recrutement et à la préservation de l'emploi dans les entreprises et, pourquoi pas, de permettre des augmentations de salaires.

Une mesure bien perçue, mais presque trop timide. Elisabeth Guillaumond, qui dirige Fabrix, une PME (50 salariés) spécialisée dans la menuiserie extérieure en aluminium, juge l'annonce " bénéfique ", même si elle aurait préféré également " une baisse des cotisations salariales pour doper le salaire et, donc, la consommation ". Michel Meunier, président du Centre des jeunes dirigeants (CJD), se réjouit de ce projet " qui va permettre aux entreprises de dégager du résultat pour investir ". Mais il la considère " pas assez percutante " : " La réduction des charges patronales aurait dû être beaucoup plus forte avec une contrepartie demandée aux entreprises en terme d'emploi. "

 

 

2. Augmentation de la proportion d'apprentis pour les entreprises de plus de 250 salariés, et doublement des sanctions en cas de non respect

 

Tous reconnaissent l'importance de faire de la place aux jeunes dans l'entreprise. " Mais encore faut-il trouver les bons profils d'apprentis ", explique Sandra Legrand, qui juge " sévère " le doublement des sanctions.

D'abord revaloriser l'apprentissage. De son côté, Michel Meunier a sorti sa calculette : " Cette obligation ne concerne qu'environ 4 500 entreprises. Cela ne va pas régler le problème du chômage des jeunes. " Et de militer pour que, avant toute chose, l'apprentissage devienne une filière d'excellence au sein de l'Education nationale.

 

 

3. Mise en place d'une négociation sur les accords compétivité-emploi

 

La mise en place de ces futurs accords devrait passer par une modification du code du travail. Pour autant, Elisabeth Guillaumond appuie cette réforme à venir : " Plus les entreprises ont d'autonomie, plus notre dialogue social est facilité, mieux c'est. " Et d'évoquer sa situation actuelle où, en raison d'une rupture de livraison par des fournisseurs dans un contexte de forte commande, elle se retrouve " avec des salariés sur les bras " sans pouvoir régler le problème.

Pour que le dialogue social dans les PME soit facilité. Sandra Legrand veut croire que, sur ce sujet, le dialogue social est possible, en particulier dans les PME. Mais elle prévient : " La négociation doit être contextuelle, transparente et factuelle avec les syndicats. " Dans le même registre, la CGPME, qui accueille positivement l'annonce, souhaite que le dispositif soit " adapté à la réalité des PME ". Certes, " mais comment négocie-t-on sans syndicats dans les petites entreprises ? Comment peut-on se mettre autour de la table en disant qu'on va payer moins pour travailler moins ? ", s'interroge Michel Meunier, qui aurait souhaité une mesure forte sur le temps partiel.

 

 

4. Banque d'investissement dans l'industrie

 

" C'est une bonne mesure", jugent en coeur Elisabeth Guillaumond et Sandra Legrand. Cette dernière note néanmoins que le crédit bancaire, quelque soit les secteurs d'activité, " doit être facilité ".

Rien sur le crédit bancaire et l'innovation. Elle regrette qu'aucune annonce n'ait été faite en ce sens, notamment pour que " l'épargne aille plus vers l'économie et les PME ". Sur ce point, Michel Meunier est amer : " Cela vise 5 000 entreprises sur 3 millions. Il faudrait élargir le spectre d'application. " Et de noter qu'aucune annonce n'a été faite sur l'innovation, en particulier sur le crédit impôt-recherche en direction des petites structures.

 

 

Source : Manuel Jardinaud pour LEntreprise.com

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